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Pourqoui vouloir aller ailleurs, alors que là où je suis, je peux aller ailleurs sans quitter l’ici ? Pour ce faire ,je m’installe dans mon fauteuil favori , je m’y cale bien, vertèbre après vertèbre, je me détends, je fais le vide , invitant ainsi l’univers à entrer : je suis à présent au milieu du désert que le vent faconne et cisèle à sa guise, dune apres dune infatigablement. Je suis au sommet de l’everest, je claque des dents.

Les plages ombragées de cocotiers des iles marquises m’enveloppent de leur souffle chaud et du bleu turquoise de leur discret ressac, je jubile. je me perds dans les venelles de Venise où se croisent et se recroisent les lentes eaux de la lagune. Je me pose au sommet de la pyramide de Guizeh d’où j’aperçois le sphinx immobile et défiguré par le vent, la chaleur ou les hommes , qui sait ? Je m’isole dans l’ombre silencieuse du cloitre du thoronet et je médite sur le temps face à l’éternité ,puis profitant de ces pieuses dispositions, je fais un saut chez le Bon Dieu, et là j’y reste.