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Recueil de Nouvelles Tome I
Origine du Tome I Ce livre est un recueil de plusieurs nouvelles, dix-neuf exactement. Elles ont été écrites sur une période du 2 décembre 1986 au 15 mars 1991 soit une période de 25 ans, débuté il y a plus de 35 ans. Histoires autobiographiques pour certaines nouvelles. Origine du recueil de nouvelles D’autres sont plus ou moins romancées suivant l’imagination de Françoise Barats. Souvenirs d’époques révolues ou histoires de protagonistes hauts en couleurs. Comme précisé plus haut les sources d’inspiration sont multiples et variées offrant un large panel de personnages du client de coiffeur à l’amicale voisine qui souhaite aider son voisin. Il y aussi des sœurs qui ne…
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Le tome II – Tour d’horizon
Ou Comme autant de gravides solitudes tome II ? Sortie du Recueil de nouvelles tome II Le deuxieme tome de « Comme autant de gravides solitudes » est sorti. Le choix de garder ce le titre original comme autant de gravides solitudes c’est que l’autrice Françoise Barats l’avez choisi à l’origine. C’est pour cela que je garde le même titre même s’il y a des choses en plus dans ce deuxième tome. Contenu du Recueil de nouvelle tome II Il y a des nouvelles réécrites et puis des « nouvelles » nouvelles comme celle d’un sumo cambrioleur, celle du pensionnat du Sacré-coeur et bien d’autres encore. Chronologiquement ces nouvelles sont postérieures à celles du…
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Nouvelle – Photo en noir et blanc
Celui qui avait pris la photo était placé de l’autre côté de la rue de façon à ce que la façade, ainsi que le côté gauche de la maison, soit visible. Ma grand-mère debout sur une marche du Perron, semble esquisser un pas vers la porte d’entrée, comme impatiente de retrouver la tâche qu’à regret elle vient d’interrompre. Son expression est souriante certes, Mais quelque peu matinée d’agacement : le temps s’écoule alors qu’elle a tant de choses à faire avant midi. Mon grand-père les mains dans les poches se tient à l’entrée du jardin qui longe le côté gauche de la maison, visible sur la photo. Devant le portail…
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Nouvelle – Le pensionnat du Sacré-Cœur
Au pensionnat du Sacré-Coeur on célébrait en juillet une messe solennelle pour fêter à la fois la fin de l’année scolaire et le début des grandes vacances. On choisissait la matinée du jeudi le plus proche de la fête nationale et de la distribution des prix qui avait lieu l’après-midi. L’ambiance qui régnait ce jour-là était à la fois joyeuse et tendue car – la grand-messe des vacances – comme on l’appelait alors, devait être l’apothéose de toute une année de travail à la fois intellectuel et religieux car nous devions avoir progressé sur le chemin du savoir comme sur celui de la spiritualité. Nos professeurs, de saintes religieuses vêtues…
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Nouvelle – Une nuit sans lune
De petits coups obstinés contre les volets de la fenêtre de ma chambre m’arrachent sans ménagement à mon fragile sommeil. Mon sang ne fait qu’un tour, une rage incontrôlable m’envahit toute : Je la sens dans mes mains crispées qui s’agrippent frénétiquement au drap, je la reconnais dans le bond nerveux qui me jette hors de mon lit uniquement pour faire cesser les coups lancinants et pervers qui, depuis des semaines, voire des mois, fracassent et éparpillent mes rêves au petit matin. Cette fois-ci, c’en est trop : le cadran lumineux de mon réveil indique minuit, treize minutes, treize secondes ! Il faut absolument que ces coups cessent, je dois…
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Nouvelle – Cette année-là
Je dois avoir trois ans. Il me semble que c’est mon tout premier souvenir : je revois un embrasement de charbons rougis, des flammes opalescentes qui dansent dans le foyer de la cuisinière à charbon, ma première télévision en somme. La cuisine est mon repaire favori. Je m’y sens bien, il y fait chaud en hiver malgré la neige, malgré le gel. Pauline, qui est à la fois notre cuisinière, ma nourrice et qui, de temps à autre, remplace ma grand-mère, sait faire de si jolis et bons gâteaux. Ce jour-là, je me tiens bien sage près de la porte du four où une douzaine de meringues ont fini de…
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Nouvelle – Noël 1996
Dès l’entrée, un tango argentin aux accents résolument aguicheurs, nous accueille et nous guide jusqu’au seuil de la grande salle à manger. Nous aurions pu nous croire dans un restaurant au bord de la mer, car au-delà des larges baies vitrées des espaces herbeux descendent en pente douce pour disparaitre vers ce qui aurait pu être un rivage. IL ne manque que le bruit du ressac lorsque la fougue virevoltante du tango s’apaise un instant pour reprendre de plus belle. Autour des tables rondes nappées de tissu provençal jaune et vert, des convives sont déjà installés. Bon nombre d’entre eux en chaise roulante attendent immobiles, le regard suspendu dans une…
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Nouvelle – Délivrance ?
L’accouchement L’espace dont je dispose est réduit et sombre, mais douillet et me va d’ailleurs comme un gant : je m’y sens parfaitement bien, malgré le manque de place et l’obscurité dans laquelle je suis constamment plongée. Des Bruits… Des bruits me parviennent, étouffés, comme érodés et arrondis par l’espace moelleux qui m’en sépare. Ils me tiennent compagnie : l’un d’eux, en particulier, domine, non pas qu’il soit plus intense, mais parce qu’il est constant, omniprésent : une série de battements sourds et réguliers qui, à l’infini, rythment le temps qui passe. Je les perçois tout autour de moi, sans interruption : Je suis en quelque sorte, plongée dans un…
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Nouvelle – Le buisson de genêts
L’averse s’est tue. Je descends sur l’Esplanade humer l’air neuf d’une terre imbibée de pluie, cette senteur que je veux apprivoiser, comme le printemps qui se compose. L’air se fait plus clément, moins turbulent, la forme même des jets d’eau s’alanguit et retombe avec une sorte de grâce retrouvée. Un esprit de renouveau danse d’un arbre à l’autre. Les bourgeons se gonflent d’une sève gravide, tandis qu’une sorte d’écume légère d’un jaune vert pâle à peine esquissé, s’agrippe aux bouts des branches. D’abord floue, évanescente, elle se précise peu à peu, évoque en miniature les futures frondaisons des allées. Celles-ci, bordées de platanes, me mèneront jusqu’au vaste escalier qui permet…
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Nouvelle – Le phénix
Dès le premier regard, j’ai eu la certitude que le foulard, épinglé au beau milieu de la vitrine et fixé là comme un somptueux papillon de collection, tôt ou tard m’appartiendrait. Et cela, malgré la petite étiquette ronde où s’étalait un prix dissuasif. La brassée d’émotions et d’impressions que j’avais reçue, lors de cette première rencontre, avait été décisive. J’avais aperçu ce foulard le premier dimanche de septembre, en fin d’après-midi : une pâle lumière, à la fois grise et dorée, jouait sur la vitrine de la petite boutique de luxe près de la place Saint-Roch. Malgré l’heure tardive, j’avais pu apprécier d’emblée non seulement les teintes délicates du foulard, mais…